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La méditation nous relie au vrai amour

Paola Di Pietro

Nous avons fait la connaissance de Sean O’Malley de Pittsburgh Pennsylvanie, aux États Unis.

“Je m’appelle Sean O’Malley, catholique irlandais de Pittsburgh Pennsylvanie, aux États Unis. J’allais à l’église toutes les semaines quand j’étais enfant et j’ai fini par devenir serveur d’autel. Par contre, après le lycée, au moment où j’avais le choix d’y aller ou pas, j’ai décidé de ne pas fréquenter l’église et de me contenter d’être une ‘bonne personne’ dans ma vie de tous les jours, sans chercher une structure ou une pratique véritable de ma foi. Car cela devenait monotone d’être à l’église, je la sentais plus comme une tâche à accomplir qu’une communion avec le Christ telle qu’il aurait fallu le vivre. Dix années bien remplies de lutte, de beauté, de conflits et d’accomplissements ont suivi, mais un accident de travail m’a fait découvrir combien chaque réussite était fragile et éphémère tant que Dieu n’était pas placé au premier plan de mes pensées et de mes actes. A l’âge de 27 ans j’avais une hanche déplacée, et je ne pouvais plus faire mon travail de livraison d’énormes quantités de fournitures de bureau, traînant et soulevant quelques centaines de kilos par jour. Deux ans ont passé sans que je guérisse, et comme j’avais droit à une indemnité pour accident de travail, je devais raser les murs et me faire oublier, en tirant un trait sur la vie social.

Je me suis donc fermé au monde, j’ai gâché des amitiés, et pendant tout ce temps je devenais malade physiquement, parce que c’étaient désormais les avocats et les compagnies d’assurance qui décidaient du sort de ma foi. Jusqu’à une certaine nuit où, me sentant au plus mal, totalement perdu et cassé, j’ai entendu une voix au moment où je faisais défiler les pages des réseaux sociaux. La personne parlait de la méditation mais, à un niveau plus profond, j’avais l’impression qu’elle s’adressait directement à moi. J’ai regardé la série de vidéos que cet homme présentait, dont la dernière décrivait concrètement comment méditer. J’ai levé les bras au ciel en disant ‘Qu’est ce que j’ai à perdre?’ et j’ai participé à ma première séance de méditation.

Sean à gauche avec Père Laurence au centre, et les résidents à Bonnevaux
Sean à gauche avec Père Laurence au centre, et les résidents à Bonnevaux

Tout était comme il devait être quand bien même il était en désordre.

En sortant de cette première séance de méditation, j’étais transformé, et je ne prends pas ce mot à la légère. Je réalise que la plupart des gens n’ont pas cette expérience de la méditation, surtout la première fois, mais le Saint Esprit a réveillé mon être véritable et, à partir de ce moment, j’ai vu le monde différemment. A travers la méditation, à travers son silence et son immobilité s’est révélé cette réalité dont parlent les saints et les mystiques depuis des siècles, et ma maladie à disparu.

Par la Grâce de Dieu, et seulement par la Grâce de Dieu, j’ai compris que tout était comme il devait être, même s’il y avait du désordre. Il s’agit peut être d’un ressenti trop personnel et beaucoup trop difficile à entendre pour de nombreuses personnes, mais ce fut tout simplement le début de mon cheminement spirituel. Depuis je lutte d’une manière nouvelle, mais c’est une lutte où Dieu montre le chemin au lieu que ce soit moi, pensant que je dois trouver toutes les réponses par moi même. Il fallait que je m’incline. La méditation ouvre la voie à une vie en compagnie de Dieu, chaque jour. Pas dans l’attente du Royaume des Cieux, mais en voyant celui-ci dans la Création ici et maintenant, parce que notre attention est tournée vers Dieu. Il s’agit d’une décision consciente de se tourner vers Dieu, avec gratitude, calme et silence. La méditation occupe la partie la plus importante de ma vie parce qu’elle a été la voie vers l’amour véritable, amour que j’ai personnellement (et je pense qu’il en est de même pour tout le monde) toujours désiré.

Ce fut leur dévouement à faire de Bonnevaux un lieu de culte, de contemplation de paix et de sérénité qui m’a le plus frappé.

J’ai eu la bénédiction de pouvoir séjourner à Bonnevaux pendant 25 jours pendant les fêtes de Noël. Bien que l’environnement alentour soit beau et paisible, ce sont les gens que j’ai le plus aimé. Ce fut leur dévouement à faire de Bonnevaux un lieu de culte, de contemplation, de paix et de sérénité qui m’a le plus frappé.

Leur bienveillance m’a permis de me sentir à l’aise dans un pays étranger, alors que j’étais loin de ma famille à Noël. Il se trouve que depuis un mois que je suis rentré chez moi, les gens formidables de Bonnevaux me manquent autant que ma famille m’a manqué à Noël !

Sean avec le père Laurence Freeman

Après d’épreuve de l’isolement total, il s’est passé une éveil

La possibilité offerte de séjourner à Bonnevaux pendant un mois m’a permis d’entrer vraiment dans la routine des multiples méditations quotidiennes, dans le travail, dans la cuisine et le ménage, dans le simple fait d’être présent avec ceux qui m’entouraient, et avec le Christ. Je sentais que je me reliais à mon but en vivant là-bas, et chaque personne présente y participait. Alors qu’une fois rentré chez moi, je suis retombé dans mon isolement, et le rythme de mes journées a été coupé. Avant mon accident il y a plus de 4 ans, j’avais le rythme d’une journée de travail de 12 heures, et la ‘communauté’ de ceux qui travaillaient avec moi. Cela maintenait une structure dans ma vie, mais c’était une communauté superficielle ou limitée d’employés qui se plaignaient de manière solidaire de leur travail.

Puis j’ai vécu l’isolement total pendant deux ans en tant qu’accidenté du travail, sans personne avec qui entrer en contact et sans aucun but à réaliser. Après mon éveil j’avais de nouveau un but et le sentiment de faire partie de quelque chose, mais je continuais à être seul dans ce voyage. 2 ans plus tard j’ai pu passer mes jours et mes nuits dans une communauté qui comprenait ma passion pour la vie contemplative. La communauté a nourri cette passion que j’avais avec des échanges, mais de manière encore plus belle et profonde avec le silence vécu ensemble. Etre plongé dans une communauté qui nourrit l’âme est une expérience à vivre que je souhaite pour toute personne au monde, comme je l’ai vécu moi-même à Bonnevaux.

Etre plongé dans une communauté qui nourrit l’âme est une expérience à vivre que je souhaite pour toute personne au monde, comme je l’ai vécu moi-même à Bonnevaux.

Pour moi, être dans une communauté signifiant….

Cela m’a aidé à reprendre confiance en la vie spirituelle, mais cela m’a aussi aidé à reconstruire ma discipline, que j’avais laissé tomber par manque de travail. Bien que j’aie des amis et une famille merveilleux, sur qui je peux compter, on ne peut pas dire que qu’il s’agit d’une communauté au sens de vivre une routine quotidienne qui fortifie l’âme, ce que Bonnevaux est capable de faire. Heureusement il y a des membres de la WCCM ici à Pittsburgh qui se réunissent une fois par semaine, avec qui j’ai commencé à travailler, et j’ai l’intention de les aider à grandir, et de m’occuper d’eux.

Qu’est ce que tu dirais à d’autres qui pensent aller à Bonnevaux ?

Faites le saut. C’était pour moi la plus belle décision de ma vie et j’aurais voulu ne jamais être reparti ! Même si vous ne pouvez faire qu’une retraite d’une semaine ou d’un weekend prolongé, les expériences auxquelles vous participerez auront un effet en profondeur sur votre vie de tous les jours à partir de ce moment.”

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