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MARY MCALEESE (Présidente de l’Irlande de 1997 à 2011)

Leonardo

J’ai rencontré la méditation chrétienne et la Communauté mondiale en découvrant les écrits de Dom John Main sur la méditation chrétienne. Il était alors déjà mort et je n’avais jamais entendu parler de lui, bien que nous étions tous deux des juristes irlandais et avions travaillé dans la même faculté de droit du Trinity College de Dublin, à des époques différentes. J’étais suffisamment intriguée pour continuer à lire sur ce sujet car j’avais alors un intérêt naissant pour cette forme de prière silencieuse qui m’avait d’abord fait découvrir son nom. C’était il y a plus de trente ans et à partir de cette rencontre fortuite dans une librairie de Dublin, la méditation a fait partie de ma vie quotidienne. J’ai également participé à un nouveau cercle d’amis avec le défunt père Tom Fehily par qui j’ai rencontré le père Laurence et beaucoup d’autres personnes de la communauté de méditation chrétienne.

Dans ces premières années, ma préoccupation de prière a tourné autour de l’éducation d’une famille, dans un pays en conflit confessionnel, avec son quotidien de blessures infligées par les hommes, chrétiens contre chrétiens, ainsi que les joies et les peines quotidiennes qui arrivent dans la vie. Plus tard, j’ai eu le privilège de servir mon pays comme présidente pendant quatorze ans et je me suis fixé le projet de construire des ponts à travers les gouffres qui séparaient les camps et qui avaient persisté pendant des générations, semant encore et encore l’hostilité sectaire et le dysfonctionnement politique. La méditation quotidienne est devenue encore plus essentielle, encore plus source d’énergie. Je surveillais attentivement le travail de la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne, personnellement reconnaissante pour ses prières de soutien et je me réjouis de voir combien son travail a traversé les frontières internationales, combien de murs entre confessions et croyances ont été abaissés, comment l’évolution vers une famille mondiale s’effectue doucement mais sûrement. Son œuvre œcuménique, qui apporte la contemplation dans la vie de tous les chrétiens et, plus récemment, son rayonnement vers le monde laïc de l’éducation, des affaires et de la médecine, en fait un modèle particulièrement fascinant de l’Église du futur. Enracinée dans l’enseignement fondamental de Jésus, elle est toujours ouverte, comme l’a été John Main, au changement radical, toujours poussée par la nécessité d’être inclusive et respectueuse de toute la famille humaine de Dieu.

 Il est temps pour la communauté mondiale d’avoir une maison permanente, un centre de paix et d’invitation à la réconciliation pour notre époque troublée et troublante, mais aussi notre époque où des jeunes ont reçu une éducation et dont la conscience a été sensibilisée aux notions d’égalité, de démocratie, de compassion et de courage. Ils peuvent être à juste titre intolérants à l’égard des confessions et des systèmes de croyances, mais pas, je l’espère, avec la prière. La méditation a tellement à offrir pour ancrer leurs talents et leur désir impatient de progrès et de vérité dans cette forme ancienne de relation spirituelle, pour leur donner de la profondeur et une force intérieure pour résister aux nombreuses tempêtes de la vie et apprécier ses merveilles, les relier à une communauté universelle d’entraide grâce à la contemplation. Je ne connais pas encore Bonnevaux. Laurence m’y a invitée et dès que possible, je prévois de m’y rendre, mais je suis persuadée qu’il y a là de nombreuses qualités attractives, dont les anciennes origines contemplatives qui imprègnent sa beauté naturelle d’une spiritualité qui, j’en suis certaine, touchera les cœurs anxieux et éclairera ceux qui sont dans la confusion. C’est une aventure à encourager et à soutenir, une nouvelle lumière dans l’obscurité, un nouveau cœur où tous seront accueillis, une nouvelle demeure pour l’âme. Nous n’en aurons jamais trop et nous n’en avons pas encore assez.

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